Quels sont les enjeux de vos recherches et leurs applications ?
Je me consacre à l’étude des gaz quantiques ultra-froids. Imaginez des atomes tellement froids qu’ils se comportent de manière inédite : similaire aux photons en optique ou aux électrons dans les solides. Mon but est de comprendre comment ces gaz réagissent dans un environnement particulier que j’ai créé, en les contraignant sur une seule ligne. Je peux ainsi les perturber et observer leurs mouvements. Percer les secrets de ces gaz pourrait aider à révolutionner l’électronique, car leurs comportements ressemblent à ceux des électrons dans les matériaux conducteurs.
Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique ?
J’aime les sciences depuis l’enfance. J’ai toujours été intéressée par la compréhension des phénomènes physiques à l’échelle microscopique et macroscopique. La recherche permet d’apprendre en permanence, et d’acquérir aussi bien des compétences scientifiques que des compétences sociales, car c’est un monde qui repose sur la collaboration et le partage.
Que changerait une meilleure représentativité des femmes dans la science ?
En montrant que ce n’est pas un choix de carrière destiné seulement aux hommes, on donnerait davantage envie aux jeunes filles de faire des sciences. Par ailleurs, cela serait bénéfique pour la communauté scientifique dans son ensemble, puisque cela apporterait mathématiquement plus de cerveaux et de nouvelles idées. J’en suis profondément convaincue, c’est pourquoi je me suis récemment investie au sein de la commission « Femmes et Physique » de la Société Française de Physique.